La restauration de vitraux :
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LES ALTÉRATIONS NÉCESSITANT UNE RESTAURATION
Les vitraux sont des biens culturels fragiles de part leurs matériaux constitutifs. Composés d’un squelette de plomb dans lequel sont enchâssés les verres, les vitraux souffrent de différentes pathologies. Pouvant toucher aussi bien le verre, le plomb que la couche picturale présente en surface, les altérations peuvent entraîner des dommages structurels et esthétiques nécessitant une intervention de restauration.
Les désordres mécaniques :
Les verres : Des fractures de verres peuvent causer des dommages induits par l’exercice d’une pression ou d’un impact. Celles-ci sont dites simples ou multiples. Les verres fracturés peuvent être complets ou lacunaires.
Les plombs : Toute contrainte physique sur les vitraux entraînent une fragilisation du squelette de plomb pouvant se manifester par des déformations, des fissures ou des ruptures de la résille.
Les altérations :
L’altération est la dégradation de la matière vitreuse par l’action de l’eau et des polluants atmosphériques. De manière générale, l’altération des vitraux se traduit par une perte de leur transparence.
Les dépôts exogènes :
Les vitraux peuvent présenter sur leurs deux faces des dépôts résultant d’un mauvais nettoyage de mastic, de la présence de micro-organismes ou de projections diverses telles que peintures, fientes d’oiseaux...
L’oxydation des éléments métalliques :
Les vitraux situés dans les églises sont essentiellement positionnés dans des serrureries métalliques. Les éléments métalliques sont le soutien et la structure des vitraux, ils souffrent de défaillances diverses mettant en danger le maintien mécanique des œuvres.
Les altérations de la couche picturale :
La peinture en surface peut présenter des soulèvements liés à une perte d’adhésion et/ou de cohésion. Cela se manifeste par des écailles de peinture ou bien par leur effacement progressif et la perte partielle ou totale du dessin.
Les interventions de conservation-restauration
Les interventions sont réalisées dans le plus grand respect de l’intégrité des œuvres confiées en suivant le code de déontologie actualisé en mars 2013 par l’ECCO (European Confederation of Conservators-Restaurators Organisation).
La dépose et la repose de vitraux
Toute intervention fondamentale de restauration sur les vitraux nécessite la dépose des œuvres et leur transport en atelier afin de bénéficier de conditions optimales d’observation. Le châssis peut être métallique (système de barlotières et vergettes dans un mortier de calfeutrement ; système de parcloses, …) ou en bois (système de parcloses). Les outils et moyens employés pour la dépose et la pose sont adaptés à la configuration de la fenêtre. L’intervention d’un serrurier ou d’un ébéniste peut alors être nécessaire. Lors de la repose des vitraux après intervention, le système de maintien est préservé à l’identique.
Le constat d’état
Un constat d’état est réalisé systématiquement avant toute intervention de conservation-restauration. Celui-ci est entrepris sous différents éclairages (lumière transmise, réfléchie et rasante). Des instruments d’observations scientifiques peuvent être nécessaires suivant les pathologies afin d’établir précisément le diagnostic de conservation et d’envisager un protocole de restauration adapté.
Le nettoyage
Le nettoyage est une intervention irréversible nécessitant la réalisation de tests préalables permettant de déterminer la méthode la plus adaptée aux altérations et dépôts en présence. Le nettoyage est réalisé dans des conditions optimales d’observations afin de contrôler à tout moment la surface des verres et les peintures et l’impact du nettoyage. Il existe deux catégories de nettoyage :
Mécanique (emploi d’instruments et d’outils)
Chimique (emploi de solvants et produits chimiques)
En fonction des problématiques observées lors du constat d’état, du degré de nettoyage demandé par le commanditaire et des résultats des tests de nettoyage, l’une ou l’autre méthode est appliquée.
Le traitement des désordres mécaniques touchant les verres
Différents types d’interventions sont proposés pour le traitement des désordres mécaniques touchant les verres.
Le dépiquage et le repiquage d’un verre fracturé en vue de sa restauration ou de son remplacement consiste à soulever délicatement les ailes de plomb pour en extraire les fragments
Le collage des fragments de verre jointifs se fait à l’aide d’une résine acrylique, époxyde, d’un élastomère de silicone ou d’un ruban de cuivre type tiffany
Le comblement d’une lacune de verre de petite dimension est réalisé à l’aide d’une résine acrylique, époxyde ou d’un élastomère de silicone
Le complément d’une lacune de verre de plus grande dimension se fait à l’aide d’un verre de même facture et de même coloration. Celui-ci peut être peint afin de s’intégrer à l’œuvre
Le choix de la méthode se fait au regard des conditions de conservation futures de l’œuvre.
Les réintégrations colorées sont nécessaires pour limiter l’impact esthétique des collages et comblements. Elles sont réalisées à l’aide de résine mastic, de résine alkyd ou d’émaux à froid.
Le traitement des désordres mécaniques touchant la résille de plomb
Les traitements des dommages touchant les plombs sont de différents types en fonction des observations.
Les soudures de consolidation sont réalisées ponctuellement lorsque des ruptures ou des fissures de plomb sont observées
Le dessertissage partiel ou complet de la résille de plomb consiste à retirer la résille de plomb jugée trop endommagée pour remplir son rôle structurel premier
La remise en plomb neuf consiste à réaliser une nouvelle résille offrant un maintien mécanique optimal
A l’issue des interventions, un rapport de restauration détaillant les produits mis en œuvre et les localisant sur une base graphique et/ou photographique est fourni au commanditaire.